Fabrique géologique des (sous-)sols wallons. : le cas de Plombières et Kelmis (La Calamine)

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Mandat d'assistant USL-B
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A l’heure où, au nom des transitions énergétique et numérique, l’Union Européenne cherche à assurer son approvisionnement en ressources minérales, l’exploration géologique du sous-sol semble (re)devenir un enjeu de premier plan. Ainsi, le Critical Material Act exige des États membres la mise en place d’un inventaire de leurs ressources en vue de leur éventuelle (ré)exploitation. C’est de ce regain d’intérêt pour les sous-sols en contexte de transition (Arnauld de Sartre & Chailleux, 2021) que part cette recherche. Combinant travail d’archives et ethnographie, celle-ci poursuit un double objectif.

Premièrement, croisant les apports de la political géology et ceux de la sociologie des sciences et des techniques, elle s’intéresse à l’articulation entre enjeux politico-économiques et pratiques cartographiques des sous-sols en Wallonie. Plus particulièrement, cette recherche entend analyser la manière dont ces nouveaux impératifs de production de connaissances sur les sous-sols entraînent (ou non) des reconfigurations à la fois techniques et épistémiques au sein des communautés des géologues. Ainsi, ce premier axe vise à ethnographier la phase préalable à toute exploitation des sous-sols (axe 1) : la « fabrication » scientifique de la ressource (Kebir, 2010 ; Oiry Varacca & Tricoire, 2016 ; Labussière, 2021).

Le second axe de cette recherche a pour objectif d’ancrer cette analyse au sein d’un territoire socio-écologique particulier : la vallée de la Gueule. Haut lieu d’exploitation du Plomb et du Zinc en Belgique au 19ème siècle, certains sites miniers de la vallée sont aujourd’hui devenus des réserves naturelles, notamment pour protéger la flore calaminaire qui s’y épanouit - caractéristique des sols chargés en métaux lourds. Or, dans un contexte de relance minière européenne, les sous-sols de la région semblent à nouveau susciter l’attention. A partir des outils de l’histoire environnementale et ceux des humanités écologiques, l’enquête vise à appréhender les trajectoires socio-environnementales des paysages de Plombières et Kelmis (La Calamine). Une attention particulière sera portée à l’évolution des pratiques de gestion et de cohabitation avec ces anciens sites miniers -devenus réserves -ainsi qu’aux processus et pratiques scientifiques contribuant (ou non), à la (ré)émergence d’un potentiel minier du territoire.