Enjeux de la proximité et de l’éloignement géographique dans le cadre des mesures de placement des jeunes en IPPJ et de l’accompagnement post-institutionnel
En 2012, en Fédération Wallonie-Bruxelles, 43% des jeunes placés en IPPJ (Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse) sont bruxellois, alors que les IPPJ sont tous situés en dehors de l'arrondissement judiciaire de Bruxelles et considérant par ailleurs que les projets pédagogiques des IPPJ ont évolué dans le sens d’un accroissement du travail avec les familles et le réseau du jeune ainsi que les démarches de re-scolarisation et de relais vers les associations et institutions, la Ministre de l’Aide à la jeunesse a annoncé à la presse en février 2013 le projet de « créer une IPPJ à Bruxelles ». Suivant l’idée que « le placement en IPPJ loin du lieu de vie des jeunes et de leurs familles compromet le travail de réinsertion sociale réalisé par les intervenants des IPPJ, que ce soit pendant la mesure de placement ou à l’issue de celle-ci », il a ainsi été annoncé qu’une réflexion serait lancée « afin d’étudier l’offre de prise en charge en IPPJ et de créer une IPPJ à Bruxelles ». C’est dans ce contexte que la ministre a commandité au Centre de recherches criminologiques de l’ULB et au Centre d’études sociologiques (CES) de l’Université Saint-Louis – Bruxelles une recherche-action visant à identifier les enjeux de l’éloignement et de la proximité pédagogique dans le cadre des mesures de placement des jeunes en IPPJ/CFF (régime ouvert et fermé) et de l’accompagnement post-institutionnel.
Pour mener à bien cette réflexion, la méthode de l’analyse en groupe a été privilégiée. Cette méthode de recherche s’inscrit dans une approche « par le bas » en partant de situations concrètes rencontrées par les acteurs de terrain concernés. Le cadre rigoureux de la méthode d’analyse en groupe a ainsi permis à un panel d’acteurs issu du secteur de l’Aide à la jeunesse et d’autres secteurs concernés par la thématique comme celui de l’enseignement, de la justice, etc, d’échanger leur point de vue de manière argumentée. L’analyse en groupe s’est déployée sur 3 journées, en septembre 2013 à l’IPPJ de Saint-Servais.
Le rapport qui en est issu a été présenté aux acteurs et décideurs et est destiné à instruire les choix politiques. Ce rapport se trouve en ligne.
Au regard des objectifs poursuivis par les IPPJ/CFF, et plus particulièrement, d’après l’article 18 du décret du 4/3/1991 : « L’action pédagogique des institutions publiques vise la réinsertion sociale du jeune. Elle favorise une démarche restauratrice envers la victime et la société. »